26.11.08

Forum de Toronto

24 novembre 2008


La salle du Musée Royal de l’Ontario ést si pleine qu’il a fallu l’élargir en ouvrant les portes coulissantes donnant sur la salle voisine. Nous sommes entourés de copies d’artefacts égyptiens mais l’exigüité des lieux n’empêche cependant pas une série d’échanges fort intéressants.

Comme ailleurs, on commence par une revue de la campagne électorale et de la nature divisive du débat sur les arts et la culture. Quelqu’un rapporte les propos d’un journaliste lors d’un panel récent à l’effet que c’est justement cette polarisation qui a garanti une couverture soutenu des médias, toujours avides de controverse. Cependant, ce qui fait l’affaire des journalistes ne fait pas nécessairement celle du milieu concerné et il s’en trouve plusieurs pour affirmer que ce dernier est ressorti de la campagne électorale plus amoché qu’avant dans l’opinion publique et, sans doute, auprès d’un gouvernement qui peut lui en vouloir de l’avoir privé de sa majorité.

Un échange assez nourri se déroule sur le besoin de définir la culture. On fait valoir que bien des gens ne sont pas conscients de la façon dont la culture est présente dans leur vie et que pour plusieurs, dont nombre de politiciens, la culture est ou bien une affaire d’élitisme ou bien synonyme de divertissement et donc, dans un cas comme dans l’autre, ne devrait pas faire l’objet d’un appui public.

Un intervenant fait valoir qu’il faut prendre conscience collectivement des dangers importants qui menacent le secteur. La crise économique actuelle affecte les revenus des fondations qui supplémentent le revenu des institutions culturelles, en plus de tarir les sources de commandites. Elle peut fournir un excellent prétexte à un gouvernement qui ne croit pas que la culture soit une priorité ou une responsabilité d’Ottawa, pour couper les vivres à ceux qui se sont positionnés en adversaires acharnés lors de la campagne électorale. De plus, on peut craindre que les revendications du gouvernement québécois puissent accroître l’attrait d’une dévolution des responsabilités vers les provinces, ce qui aurait des conséquences néfastes pour le secteur, même au Québec : il est toujours préférable d’avoir deux sources d’approvisionnement plutôt qu’une seule.

On s’entend pour dire qu’il faut trouver une façon d’unir nos forces qui sont trop dispersées. On a la CCA, la Coalition canadienne des arts, le Arts Summit, une multitude d’organismes de service, le groupe Business for the Arts, etc. Comment se coordonner, comment définir une vision de notre intérêt commun, comment développer une stratégie gagnante? On mentionne l’importance d’établir des ponts avec les autres secteurs de la société, l’éducation, la santé; on parle du besoin de convaincre les hommes d’affaires philanthropes de témoigner publiquement de l’importance des arts qu’ils appuient par ailleurs financièrement, on se demande comment conjuguer les efforts... Pour l’heure, on semble s’entendre plus sur les questions que sur les réponses, mais à travers toute la discussion, on sent une prise de conscience commune et, qui sait, le début d’une volonté collective?

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