17.12.08

Le Forum de Fredericton

5 décembre 2008


Tim a trouvé un autre véhicule après notre incident d’hier soir et c’est sous un ciel ensoleillé que nous suivons la route panoramique qui nous mène au Fredericton Arts Centre, où a lieu le dernier des Forums régionaux pour 2008.

26 personnes sont réunies dans la salle, un certain nombre d’entre elles signalant qu’elles ne pourront malheureusement pas rester pour toute la durée de la discussion. Une fois encore, je prends certaines libertés quant à l’ordonnance de la conversation et la disposition des sièges permettant un échange plus soutenu entre les participants, ma présentation d’ouverture est ponctuée de questions et de commentaires, ce qui rend cette partie de la réunion plus participative... Il faut croire que j’ai fini par accroître mon habileté à modérer une telle session au cours des deux derniers mois!

Les échanges ici se concentrent davantage sur les stratégies à développer pour mieux positionner arts et culture dans le débat public. En ce qui concerne les problèmes d’image du secteur, les participants au débat insistent sur l’importance de bien choisir notre vocabulaire – un thème développé hier lors de la consultation de Charlottetown. Il nous faut utiliser un langage le plus inclusif possible, mais il faut également être très concrets dans les exemples que nous utilisons. On doit montrer comment les artistes et les travailleurs du secteur culturel sont impliqués dans les différentes structures de notre société, dans l’économie, l’éducation, la santé, le bénévolat, etc. et faire voir comment ce sont des citoyens participants à part entière qui, en plus par leur travail, apportent une contribution toute particulière à notre identité et notre qualité de vie. Il faut combattre cette perception que nous sommes des « quêteux de luxe ».

Quelqu’un fait observer que notre travail de représentation devrait viser les politiciens à Ottawa en dernier lieu! Il faut d’abord travailler à la base, reconstruire notre image et notre légitimité au niveau municipal et provincial, approcher localement nos représentants politiques provinciaux et fédéraux, de façon à ce que le travail de la base puisse percoler jusqu’au niveau national. Il s’agit évidemment là d’une stratégie à long terme et il est bien entendu qu’entre-temps, les organismes nationaux, dont la CCA, doivent continuer à présenter les intérêts du secteur dans tous les enjeux de l’heure, tout particulièrement dans les contextes économiques et politiques actuels.

Enfin, sur le sujet de comment construire la solidarité et les consensus du secteur en général autour d’objectifs communs, une participante souligne le rôle crucial des communications et le besoin de faire des compromis. Ce sont là de toute évidences des compétences collectives qu’il faut développer!

La réunion se termine sur des suggestions intéressantes quant à la façon dont la CCA pourrait étendre les bases de sa légitimité – et éventuellement augmenter le revenu à sa disposition. Je ne manquerai pas d’en faire part à notre comité du membership.

10.12.08

Le Forum de Charlottetown

4 décembre 2008


Grâce à la générosité de Tim Borlase, membre du conseil d’administrationd de la CCA, qui a offert de me conduire en auto à l’Ile-du-Prince-Édouard pour la réunion d’aujourd’hui, j’ai enfin l’occasion de traverser le fameux pont qui relie l’île au continent. Tout au long de la route, nous suivons à la radio publique le drame politique historique qui se déroule dans la capitale nationale et comme nous arrivons à Charlottetown, le Premier ministre émerge finalement de Rideau Hall pour annoncer que la session de la 40ème Législature a été prorogée, ce qui permet au gouvernement d’éviter un vote de défiance de l’Opposition

Cela ne nous empêchera pas de tenir notre propre parlement dans une dépendance de la somptueuse maison Beaconsfield, face à la mer. Nous avons 26 personnes dans la salle, incluant le plus fort contingent d’artistes visuels rencontré lors de ces forums. La conversation est très animée et bien que les points de vue divergent souvent, ce parlement est si civilisé et discipliné que s’il le savait, le Président de la Chambre des communes envierait mon rôle de modérateur.

Une fois ma présentation d’ouverture terminée, la session plénière s’ouvre sur une discussion passionnée sur ce qui, selon une participante, devrait être la priorité du secteur, soit la promotion et la défense des formes élevées d’expression artistique. Selon elle, il faut défendre les oeuvres qui ont valeur durable et rejeter le mercantilisme et la culture populaire. Cette question est débattue sous plusieurs angles par les participants qui, tout en demeurant civils, rejettent cette notion et voient plutôt un continuum dans les diverses manifestations culturelles et artistiques. Ils s’inscrivent en faux face à une approche susceptible de diviser encore une fois un milieu qui cherche le consensus et l’unité d’action. Un autre participant souligne que si nous voulons convaincre de l’importance des arts ceux qui ont besoin de l’être, y compris les décideurs politiques, il faut utiliser leur langage et non pas essayer de les convertir au nôtre. Au total, il y a consensus dans le groupe quant à la sagesse d’une stratégie qui utilise le langage le plus inclusif possible lorsque l’on parle de culture.

Un participant avec de longs et distingués états de service dans le domaine des arts et de la représentation souligne le caractère cyclique des crises qui affectent le secteur, ce qui peut donner l’impression que nous faisons du sur place. Il dit qu’en concentrant nos efforts sur les politiciens, nous contribuons à perpétuer ce cercle vicieux car chaque fois que le personnel politique change, il nous faut recommencer à zéro. Mieux vaut travailler sur le long terme, avec nos enfants via l’éducation, avec nos voisins et nos communautés. Il faut accepter que le repositionnement des arts et de la culture dans la société canadienne est une entreprise de longue haleine.

Pur ce qui est des attentes face à la CCA, un intervenant considère que notre rôle le plus important continue d’être celui d’observateur attentif de ce qui se passe à Ottawa et d’en informer le secteur immédiatement et de façon claire et concise, tout en visant à intéresser le plus grand nombre sur des sujets parfois un peu ésotériques

Comme nous quittons la maison Beaconsfield, des milliers de corneilles ont envahi le ciel. Comme dans un cauchemar ou un film d’Hitchcock, elles forment de sombres guirlandes dans les arbres dénudés et couvrent litérallement le toit de la magnifique résidence du Lieutenant gouverneur. Le vacarme est assourdissant…

Cela devait être un présage car comme nous approchons de Moncton, les signaux d’alarme de la voiture s’allument un à un au tableau de bord et nous sommes chanceux de quitter l’autoroute avant de devenir une statistique! Le CAA prend le relais et il faudra que Tim trouve un autre véhicule pour aller à Frédéricton demain!

Le Forum de Moncton

3 décembre 2008

La salle qui nous a été gracieusement offerte par le théâtre Capitol de Moncton est à pleine capacité : 46 personnes, en très grande majorité francophones, se sont déplacées pour rencontrer le directeur de la CCA, entendre parler de l’organisation et discuter du thème des forums régionaux. Un constat s’impose d’entrée de jeu : la CCA est encore un secret trop bien gardé et sa mission peu connue. Il est vraiment important que nous travaillions d’arrache-pied à rehausser notre profil, ce qui se fera en partie par le réseautage que nous pourrons activer, donc accent à mettre sur les contacts interpersonnels et les chaînes de communication.

La vitalité de la communauté artistique acadienne est encore une fois très évidente et se réflète dans l’intérêt porté aux enjeux qui nous confrontent tous. Il faut dire qu’il se passe ici depuis quatre ans une expérience unique de mobilisation de tous les milieux (culturels, éducationnels, affaires, gouvernementaux de tous les niveaux, ensemble de la société civile) afin de développer une stratégie de développement socio-économique qui fait une large part à la créativité des milieux. Ce modèle fait rêver mais serait-il jamais possible de créer un mouvement semblable à l’échelle nationale? Il y a ici une identité collective séculaire et une prise en main de la communauté qui a peu d’équivalent, le tout doublé d’un raffinement politique qui a fait ses preuves.

Je ne m’arrêterai qu’à la discussion sur les priorités. Une des toutes premières concerne l’importance de réaffirmer le rôle du gouvernement fédéral dans l’appui à donner au secteur des arts et de la culture. Tant que ce pays aura la prétention d’être une entité distincte dans la communauté internationale, il incombe au gouvernement central d’appuyer notre culture, en collaboration avec les provinces, les municipalités et le secteur privé.

La promotion de l’économie créative, l’amélioration du statut socio-économique des artistes et créateurs et la démocratisation de la culture figurent au sommet des autres priorités que l’on propose pour la CCA. Mais on soulève, ici comme ailleurs, le besoin de travailler au réseautage entre les divers organismes culturels à travers le pays et la recherche de consensus autour d’objectifs communs et le développement de stratégies pour l’atteinte de ces objectifs. À ce chapitre, on invite la CCA à inscrire au sommet de toutes ses priorités la consultation, la concertation et le dialogue : cela mènera à l’engagement de toutes les parties et, éventuellement, à un accroissement des ressources à sas disposition.

Je quitte la réunion convaincu que dans la poursuite de ces objectifs, je pourrai compter sur la communauté acadienne. Qu’espérer de plus ?

Le Forum de St. John's, Terre-Neuve

2 décembre 2008


Qu’est que St. John’s et Winnipeg peuvent bien avoir en commun? Pas la température en tous les cas, car la capitale terre-neuvienne enregistre un record de 17o Celsius lors de mon arrivée! Non, le point commun c’est le nombre de participants au forum: huit. Mais ici comme là, j’assiste à l’une des discussions les plus animées. Il faut croire que c’est l’atmosphère d’un plus petit groupe, l’endroit magnifique (le superbe complexe culturel The Rooms, qui surplombe l’entrée du port de St. John’s) et, bien sûr, la qualité et l’énergie de ceux et celles qui se sont présentés pour la consultation de la CCA.

Compte tenu de la nature plus intime du groupe, nous nous retrouvons littéralement en table ronde et pouvons échanger librement sur les sujets proposés. Comme un peu partout ailleurs au Canada ces jours-ci, la conversation commence par des échanges de vues sur ls situation politique sans précédent à Ottawa et avec des hypothèses diverses sur la conclusion d’une situation égale à la pire des pièces de la commedia dell’arte.

Mais nous passons assez rapidement aux sujets du forum et l’on s’entend assez rapidement sur le fait que la présence des arts dans le débat électoral présente autant d’aspect négatifs que positifs. On constate ici comme ailleurs que le secteur a un problème d’image auquel il faut vraiment remédier et que nous faisons face à plusieurs défis si nous voulons identifier des objectifs communs à l’ensemble et établir des stratégies pour les réaliser. L’importance de l’Internet comme outil de communication et de mobilisation rencontre l’accord général.

Une grande part de la discussion porte sur la CCA elle-même, sur le rôle unique qu’elle joue et sur celui qu’elle pourrait jouer si elle était dotée de moyens suffisants. Un participant insiste sur le nom même de l’organisation, “conférence”, pour souligner la fonction essentielle d’établir une communauté d’esprit et d’intérêts. Cette fonction peut être réalisée de diverses façons, qui ne sont pas toutes coûteuses: une conférence nationale ou une tournée du pays peuvent coûter très cher à organiser, mais pas une série régulière de conférences téléphoniques avec des organismes-clé.

Le défi principal qui confronte la CCA est de rétablir des liens soutenus et signifiants avec ses et de les engager dans des perspectives, ses défis et ses activités. On s’entend pour dire que la CCA devrait explorer toutes les façons possibles de rétablir des liens avec le niveau provincial et de voir si elle peut assurer une liaison soutenue avec quelconque organisation est la plus inclusive et représentative dans l’une ou l’autre des provinces. On se demande quel rôle spécifique les membres du conseil d’administration de la CCA ont à jouer à cet égard et pourquoi ils ne sont pas plus visibles dans leurs régions respectives.

Sur la question du membership, une participante mentionne qu’il est important de préserver la possibilité pour une adhésion individuelle mais elle déplore le fait que les frais d’adhésion à ce chapitre soit si élevés: ne serait-il pas plus approprié pour la CCA de chercher validation, force et financement dans le plus grand nombre possible de membres individuels via des frais d’adhésion plus modestes? On suggère d’explorer la possibilité d’accorder, via une légère augmentation des frais d’adhésion individuelle aux organismes membres, un membership individuel automatique à la CCA.
Prochain forum demain à Moncton.

Le Forum d'Halifax

1 décembre 2008


Air Canada ne peut pas rejeter sur la température la responsabilité de ce cafouillage: j’arrive à Halifax avec quatre heures de retard, tout juste à temps pour le forum qui se déroule au Centre d’art de l’université Dalhousie. Très bonne participation: quarante personnes et plus, couvrant toutes les disciplines et incluant des représentants des trois niveaux de gouvernement. On me dit que je ne pouvais espérer de groupe plus représentatif de la scène artistique et culturelle néo-écossaise.

Je n’ai aucune difficulté à le croire. Les échanges sont animés et les perspectives variées, ce qui n’empêche pas un large consensus sur les principaux enjeux auxquels nous faisons face par les temps qui courrent. Un participant qui a lu mes blogs jusqu’ici se dit un peu découragé d’y voir peu de nouveau: la communauté artistique fait les mêmes constats depuis plusieurs années et il y a peu d’idées nouvelles et peu de progrès de fait.

J’avoue que je suis encore relativement nouveau dans le secteur (même après trois ans!) et qu’il se peut que je sois porté à un optimisme sans fondement, mais il me semble que l’évaluation de la situation actuelle devrait être plus positive. Au cours des forums régionaux jusqu’ici, j’ai senti un désir réel de voir le milieu surmonter ses divisions et ses perspectives trop étroites. Il me semble que les temps sont mûrs pour la création d’un plus vaste consensus autour d’objectifs communs et de stratégies coordonnées. À coup sûr, si cette volonté existe vraiment, nous allons bien trouver les moyens de la traduire en actions?

Dans un autre ordre d’idées, un certain nombre de personnes expriment de sérieuses préoccupations quant à la possibilité que le gouvernement fédéral décide de remettre aux provinces la responsabilité des arts et de la culture. Se pourrait-il en effet que le gouvernement prenne prétexte du rôle que les artistes et travailleurs culturels ont joué dans la dernière élection pour se dégager de ses responsabilités face à ce secteur d’activité? Il ne faut pas oublier qu’exception faite de la radiodiffusion et du droit d’auteur, qui sont de compétence fédérale exclusive, la Constitution est silencieuse quant à qui a la responsabilité pour les arts et la culture!

Ici comme ailleurs, les participants insistent sur l’importance d’avoir recours à une définition des arts et de la culture qui soit large et inclusive et sur la nécessité pour le secteur d’établir des alliances avec d’autres secteurs de la société qui partagent au moins en partie ses préoccupations et sont convaincus de l’importance de la culture dans nos vies. On souligne combien il est crucial de travailler pour que l’appréciation des arts et un minimum de formation artistique fasse partie des programmes scolaires, particulièrement au primaire et au secondaire, si l’on veut un jour voir changée la perception que la culture est un luxe réservé aux élites. Les arts sont partie intégrante de notre vie quotidienne, d’un façon dont plusieurs ne se rendent même pas compte et tout repositionnement du secteur dans la société canadienne commence par l’école.

27.11.08

Forum de Saskatoon

Il fait frisquet à Saskatoon, mais le soleil brille dans un ciel entièrement dégagé et je décide de marcher les trente minutes qui me mèneront à la Mendel Art Gallery, admirablement située sur les rives de la rivière Saskatchewan sud, ou a lieu le Forum d’aujourd’hui.

Bonne participation : vingt-deux personnes de divers secteurs de la communauté artistique et de l’éducation sont venues partager leurs opinions et expériences sur la meilleure façon de positionner le secteur dans le débat public. On couvre à peu près le même terrain qu’ailleurs, mais on soulève ici quelques points originaux qui méritent mention.

Un participant suggère que l’une des raisons pour lesquelles arts et culture ont de la difficulté à obtenir l’appui d’un partie de la population pourrait bien être reliée à la position centennaire des églises protestantes pour lesquelles le travail et le sport sont des activités nobles pour un bon chrétien tandis que les arts, même s’ils ne sont plus considérés dangereux pour l’âme, sont tout au plus une activité frivole qui ne devrait pas recevoir un appui des gouvernements. On suggère même qu’on devrait peut-être solliciter l’appui de l’Église unie du Canada lorsque l’on développera une campagne visant à démontrer l’importance de la culture dans nos vies !

Ici comme à Toronto, on suggère qu’une autre raison du manque d’appui populaire à notre cause peut venir de l’adéquation arts = divertissement, loisir qui, comme tel, ne devrait pas mériter ou nécessiter de financement public.

Lors de la discussion sur le langage à adopter pour mieux positionner art et culture dans le débat public, un des participants souligne qu’il y a un monde de différence pour un groupe de représentation d’avoir comme nom la “Conférence canadienne des arts” ou “Sports Matters”, le premier évoquant des relents d’élitisme alors que le second a consonnance d’inclusion et de participation. Je dois dire que le commentaire n’est pas dénué d’à-propos, bien que je ne sois pas certain que l’on doive abandonner un demi-siècle de reconnaissance de marque sans en avoir bien peser le pour et le contre... mais qui sait ? on devrait peut-être considérer un changement de nom lorsque l’on examinera les divers scénarios possibles dans la planification d’une action commune bien concertée !

Le Forum de Saskatoon conclut la tournée du centre et de l’Ouest du pays. La semaine prochaine, cinq rencontres additionnelles dans les provinces de l’est compléteront ma tournée nationale. Compte tenu de mon horaire très serré, il est à espérer que la météo sera de mon côté et que je ne me retrouverai pas prisonnier d’un aéroport fermé par le blizzard ou le brouillard !

26.11.08

Forum de Winnipeg

26 novembre 2008

Pour une raison ou pour une autre, soit que l’invitation se soit perdue dans l’espace cybernétique soit que je sois venu au Manitoba un jour particulièrement chargé pour le secteur culturel (je refuse de croire que c’est par manque d’intérêt !), mais toujours est-il que la réunion à la Cinémathèque de la rue Arthur est un événement des plus intimes ! En tout et partout, huit personnes sont venues me rencontrer dans ce beau petit auditorium. ..

Mais qu’à cela ne tienne! Ce que nous manquons en nombre est plus que compensé par l’intérêt et la pertinence des propos. Comme dans les autres forums, je me trouve devant des sentiments partagés quant à la façon dont les arts et la culture ont joué un rôle dans la dernière élection fédérale. Ici, on estime que l’aspect le plus positif aura été l’occasion pour l’ensemble du secteur à Winnipeg de se solidariser et rapidement (on me dit qu’un coalition spontanée a organisé un débat avec des candidats de tous les partis qui a attiré beaucoup de monde).

Je ne crois pas que ce soit pour me consoler du faible taux de participation aujourd’hui qu’on me témoigne tant d’appréciation face au travail de la CCA en général et aux instruments produits durant la campagne en particulier.

Compte tenu du nombre de participants, nous avons ajusté le format du forum en conséquence, ce qui a permis d’avoir plus un dialogue que d’habitude. Ceci étant dit, nous avons couvert passablement le même terrain que dans les autres réunions, soit la nécessité de trouver une solution à l’extrême fragmentation du milieu, le besoin de forger des alliances avec d’autres éléments de la société civile, le rôle des médias dans une campagne visant à changer la perception du public en général et des décideurs en particulier. On a souligné l’intérêt de l’internet comme outil de réseautage et de partage d’information.

On insiste sur le besoin pressant d’avoir des statistiques plus à jour et complètes pour appuyer nos démarches de représentation auprès du public et des personnels politiques. On s’attend à ce que la CCA continue à développer sa capacité à ce sujet, tout en reconnaissant qu’il va falloir trouver des façons d’augmenter les ressources à sa disposition pour qu’elle puisse remplir son rôle adéquatement.

Nous avons passé un certain temps à discuter de l’importance de définir le secteur de manière plus inclusive que moins, tout en évitant cependant de tomber dans une dilution qui relève plus de l’anthropologie. La possibilité de créer un lien entre le niveau provincial et la CCA a également été mentionnée, tout en mettant en garde contre la tentation de créer une autre structure anémique. Enfin, l’idée d’étendre à l’ensemble du pays l’opération Journées de la culture, si bien implantée au Québec, a suscité beaucoup d’intérêt.

La moitié du groupe s’est ensuite retrouvée dans un pub pour poursuivre pendant une autre heure et demie la discussion dans une atmosphère plus détendue et explorer davantage comment on pourrait établir un lien soutenu entre la CCA et la communauté culturelle manitobaine. En tout et partout, une journée positive et fort agréable !

Forum de Toronto

24 novembre 2008


La salle du Musée Royal de l’Ontario ést si pleine qu’il a fallu l’élargir en ouvrant les portes coulissantes donnant sur la salle voisine. Nous sommes entourés de copies d’artefacts égyptiens mais l’exigüité des lieux n’empêche cependant pas une série d’échanges fort intéressants.

Comme ailleurs, on commence par une revue de la campagne électorale et de la nature divisive du débat sur les arts et la culture. Quelqu’un rapporte les propos d’un journaliste lors d’un panel récent à l’effet que c’est justement cette polarisation qui a garanti une couverture soutenu des médias, toujours avides de controverse. Cependant, ce qui fait l’affaire des journalistes ne fait pas nécessairement celle du milieu concerné et il s’en trouve plusieurs pour affirmer que ce dernier est ressorti de la campagne électorale plus amoché qu’avant dans l’opinion publique et, sans doute, auprès d’un gouvernement qui peut lui en vouloir de l’avoir privé de sa majorité.

Un échange assez nourri se déroule sur le besoin de définir la culture. On fait valoir que bien des gens ne sont pas conscients de la façon dont la culture est présente dans leur vie et que pour plusieurs, dont nombre de politiciens, la culture est ou bien une affaire d’élitisme ou bien synonyme de divertissement et donc, dans un cas comme dans l’autre, ne devrait pas faire l’objet d’un appui public.

Un intervenant fait valoir qu’il faut prendre conscience collectivement des dangers importants qui menacent le secteur. La crise économique actuelle affecte les revenus des fondations qui supplémentent le revenu des institutions culturelles, en plus de tarir les sources de commandites. Elle peut fournir un excellent prétexte à un gouvernement qui ne croit pas que la culture soit une priorité ou une responsabilité d’Ottawa, pour couper les vivres à ceux qui se sont positionnés en adversaires acharnés lors de la campagne électorale. De plus, on peut craindre que les revendications du gouvernement québécois puissent accroître l’attrait d’une dévolution des responsabilités vers les provinces, ce qui aurait des conséquences néfastes pour le secteur, même au Québec : il est toujours préférable d’avoir deux sources d’approvisionnement plutôt qu’une seule.

On s’entend pour dire qu’il faut trouver une façon d’unir nos forces qui sont trop dispersées. On a la CCA, la Coalition canadienne des arts, le Arts Summit, une multitude d’organismes de service, le groupe Business for the Arts, etc. Comment se coordonner, comment définir une vision de notre intérêt commun, comment développer une stratégie gagnante? On mentionne l’importance d’établir des ponts avec les autres secteurs de la société, l’éducation, la santé; on parle du besoin de convaincre les hommes d’affaires philanthropes de témoigner publiquement de l’importance des arts qu’ils appuient par ailleurs financièrement, on se demande comment conjuguer les efforts... Pour l’heure, on semble s’entendre plus sur les questions que sur les réponses, mais à travers toute la discussion, on sent une prise de conscience commune et, qui sait, le début d’une volonté collective?

25.11.08

Forum de Montréal

10 novembre 2008

Le lieu de rendez-vous avait valeur symbolique : en effet, l’Institut national de l’image et du son (INIS) est une des institutions durement affectée par les réductions budgétaires fédérales qui ont fait jour au cours des derniers mois.

Le directeur de l’INIS, Michel Beauchemin, et le président de Culture Montréal, Simon Brault, ont donné le mot d’introduction à la séance. Tous deux ont souligné l’importance cruciale d’une solidarité continue des milieux artistiques et culturels canadiens face à une situation qui, compte tenu de la crise économique actuelle, ne peut qu’être difficile pour tous. L’heure n’est pas à l’isolationisme ni à l’éparpillement des efforts et la CCA a été félicitée pour son travail durant la campagne électorale et pour l’initative des forums régionaux.

Ces thèmes ont été en filigrane des propos de l’après-midi. Quelqu’un a déploré le fait que le débat électoral ait été trop axé sur les artistes plutôt que sur l’importance vitale de la culture dans notre société, un fait qui a permis une plus grande polarisation des interventions. Ici comme ailleurs, on a relevé l’importance de créer des liens avec d’autres secteurs hors des milieux artistiques et culturels afin de trouver des champions qui appuient la contribution multi-formes des artistes et des institutions culturelles à l’ensemble des citoyens.

Il est important de définir une campagne systématique qui mette en valeur toutes les façons dont les arts affectent notre vie. La priorité numéro un devrait être le public. Tout en reconnaissant l’importance de défendre la culture populaire, on s’est interrogé sur la meilleure façon de promouvoir les expressions artistiques qui sont moins « grand public » : comment promouvoir les formes d’art qui sont plus difficiles d’accès sans tomber dans un élitisme contre-productif?


Une fois le message défini, il est important de bien choisir nos porte-parole car certaines interventions sont plus nuisibles qu’utiles, comme on l’a vu durant la campagne électorale. Il ne s’agit pas de se faire plaisir en prêchant aux convertis mais bien d’être efficaces dans notre communication auprès des publics qu’il faut convaincre. Ici encore, on a souligné le rôle important des médias et de l’école dans le positionnement à long terme des arts dans le débat public.

À court terme, il est suggéré que l’on doit relancer le débat sur les retombées économiques des récentes réductions budgétaires et l’impact qu’elles auront sur nos artistes et institutions culturelles.

13.11.08

Le Forum de Regina

6 novembre

Le vent souffle fort dans les rues larges de Regina! J’aurais dû apporter des gants…

Mais l’atmosphère dans la salle du Globe Theatre, où environ vingt-cinq personnes se sont rassemblées, compense fort adéquatement pour le froid qui règne dehors. La communauté artistique de la Saskatchewan est bien établie et relève d’une longue et fière tradition. Saviez-vous que cette province a été la première à se doter d’un conseil des arts, en 1948, près de dix ans avant la création du Conseil des arts du Canada? Au nombre des artistes de haut calibre qui viennent d’ici, mentionnons Joe Fafard, récipiendaire l’an dernier du Diplôme d’honneur de la CCA. Je profite de l’occasion pour inviter chacun à soumettre des noms pour les prix de cette année (pour plus d’information, consulter
http://www.ccarts.ca/fr/awards/)

Comme ce fut le cas dans les forums précédents, les participants à celui de Regina font écho au besoin d’un effort coordonné de toutes les parties intéressées à mieux positionner arts et culture dans la société canadienne. On soulève le besoin d’étendre le résautage au-delà du secteur culturel à proprement parler: il importe de créer des alliances avec le monde des affaires, celui de l’éducation, de la santé, etc. et d’identifier les meilleurs porte-parole pour diffuser le message de l’importance que les arts occupent dans nos vie et dans notre société.

Les participants insistent sur le besoin d’outils pour faire la promotion du secteur, des arguments basés sur une analyse rigoureuse des faits, des statistiques fiables et une formation adéquate pour la représentation auprès des décideurs. Encore une fois, on se tourne vers la CCA pour répondre à ces besoins et fournir le leadership nécessaire à la poursuite d’objectifs communs à l’ensemble. On souligne le besoin de briser les silos qui nous isolent les uns des autres et nous empêchent d’identifier les objectifs et les stratégies à suivre. Comme c’était le cas à Ottawa et à Vancouver, on invite la CCA à développer une campagne soutenue qui amène le public à mieux apprécier la contribution que les arts et la culture apporte à nos vies. On parle ici encore des opportunités offertes par l’Internet pour ce qui est de mobiliser les gens, comme on l’a vu dans les campagnes électorales canadienne et américaine. Il faut développer des stratégies qui tiennent compte des nouveaux moyens de communication. must be done in this respect.

Je ne peux que me réjouir de cet enthousiasme, mais il me faut encore une fois évoquer le manque de ressources de la CCA et sa relative précarité comme organisation. Dans les échanges qui suivent, on relève l’importance de mieux connecter la CCA à la base et du besoin de développer un lien ferme entre elle et les groupes à l’échelle provinciale. Je suis bien d’accord que ces idées doivent être explorées plus à fond dans les mois qui viennent et m’engage à le faire avec la Saskatchewan Arts Alliance afin de voir ce qui pourrait être accompli dans l’intérêt mutuel.

Au total, je peux dire que l’énergie de ce forum et une série de rencontres positives avec des acteurs-clé auront fait un succès de cette première visite en Saskatchewan.

Le Forum de Calgary

4 novembre 2008

Le groupe rassemblé dans la salle sans fenêtres du Glenbow Museum est sans doute moins nombreux que celui d’hier dans le foyer ensoleillé du TransAlta Arts Barns à Edmonton, mais l’énergie est la même et la conversation tout aussi animée et remplie d’idées intéressantes.

Ici encore on constate que la récente campagne électorale a illustré clairement que le secteur des arts souffre d’un problème d’image qui a permis d’utiliser de façon divisive au sein de la population les réductions budgétaires annoncées quelques semaines avant le déclenchement de l’élection. On suggère par ailleurs que si nous avons un problème de communications avec la population en général, le manque de communication et de solidarité entre nous est sans doute la première chose qu’il faut tenter de corriger.

Plusieurs soulignent le besoin de plus de coordination et de recul par rapport à nos préoccupations quotidiennes afin d’établir clairement les convergences d’intérêt. Les attentes à l’égard du rôle que la CCA peut jouer dans cette démarches sont considérables. On releve entre autres le besoin d’un argumentaire solide, basé sur la recherche et les faits, de même que celui d’une formation adéquate sur les techniques de représentation. La CCA a été complimentée pour le travail et l’information qu’elle a fourni durant la campagne électorale, mais on s’attend à plus d’elle sur une base continue.

Je ne peux qu’être d’accord avec le fait que de par sa nature et sa mission, la CCA est bien placée pour jouer un rôle important à ce chapitre, mais il me faut souligner le manque de moyens de l’organisation face à un mandat très large.

Cette constatation amène un des participants à déclarer qu’il est important que la CCA puisse accroître son indépendance financière face au gouvernement fédéral et il offre de l’aider à explorer cette possibilité auprès de potentiels philanthropes albertains. Il va sans dire que j’accueille cette offre avec grand intérêt et m’engage à y donner suite!

Un autre sujet qui m’a frappé, c’est le clivage des générations à l’intérieur du secteur des arts et l’impact que les technologies ont sur la définition même de ce c’est d’être un artiste. Où tirer la ligne entre amateurs et professionnels? Ce phénomène croissant doit-il être perçu comme une menace ou au contraire, comme un occasion d’établir l’idée que les arts peuvent faire partie de l’expérience du grand nombre et non seulement d’une élite? Doit-on s’en remettre au temps et à la loi du marché pour établir ce qui est de qualité durable? La dichotomie entre les arts dits supérieurs et populaires rend-elle plus difficile encore la tâche de mieux positionner les arts dans le discours public parce qu’elle engendre encore plus de divisions internes dans le milieu? Dans un ordre d’idée connexe, comment peut-on harnacher les nouvelles technologies pour faire avancer la cause? Autant de sérieux sujets de réflexion!

4.11.08

Le Forum régional d'Edmonton

Si c’est lundi, je dois être à Edmonton! Plus d’une quarantaine de personnes se sont rassemblées dans le lobby ensoleillé du TransAlta Arts Barns pour discuter de la meilleure façon de profiter du profil inattendu que les arts ont obtenu au cours de la récente campagne électorale fédérale. Peut-on garder le momentum ? Est-il possible de mieux positionner le secteur culturel dans le débat public? Le gouvernement conservateur a-t-il bien reçu le message que les arts ont de l’importance pour les Canadiens « ordinaires » ? Comment s’assurer que cette préoccupation se généralise? Autant de questions qui ont dominé un débat animé.

Un des thèmes qui m’a un peu pris par surprise, c’est l’insistance de plusieurs participants au Forum que la CCA cesse de parler des “arts et de la culture” et fasse uniquement référence aux arts dans sa documentation. J’ai fini par comprendre l’origine de ces commentaires quand on m’a expliqué que le tout nouveau ministère albertain de la Culture et de l’esprit communautaire (trad. libre) , avait récemment publié une politique culturelle s’appuyant sur une définition très large de la culture, plus proche de l’anthropologie que de l’acception normale de l'expression arts et culture. Cette politique, résultat d’une double consultation auprès de la population albertaine, définit en effet la culture « dans le sens large, incluant non seulement les arts mais également le patrimoine, le sport et la récréation et l’environnement naturel. La définition couvre également la créativité et le sens de l’innovation, tant dans le monde des affaires que celui des arts. » (trad. libre) C’est après avoir jeté un coup d’oeil sur la brochure gouvernmentale qui explique en détails la politique culturelle du gouvernement d’Edmonton que j’ai pleinement compris la réaction de mes interlocuteurs!

Une fois cette notion éclaircie (mais le fut-elle vraiment?), la discussion a pu évoluer en territoire plus et moins familier. Comme ailleurs, on a souligné le rôle crucial de l’éducation dans le repositionnement des arts dans notre société, de même que le besoin d’un effort coordonné pour développer un nouvel argumentaire pour décrire la contribution importante que les artistes et les créateurs apportent dans nos vies quotidiennes, qu’on s’en rende compte ou non. L’éducation étant de compétence provinciale, on a demandé si la CCA était en mesure de travailler dans ce dossier, compte tenu de son mandat national et de l’étroitesse de ses ressources. L’idée de créer des liens provinciaux avec la CCA a également été évoquée.

Une des étoiles de la société d’Edmonton, le sénateur Tommy Banks, avait pris le temps de se joindre à nos discussions. Il a été chaudement applaudi lorsqu’il a fait un plaidoyer passionné sur l’importance de revenir à la charge sans répit auprès des décideurs publics pour leur inculquer la conviction que de plusieurs façons différentes, les arts occupent une place importante dans nos vies. Encore une fois, la CCA a été identifiée comme un joueur important dans cette entreprise à long terme: on s’attend à ce qu’elle fournisse les instruments et, si possible, la formation nécessaire pour rendre le plus de gens possible compétents à faire de telles représentations dans leurs communautés respectives et auprès des politiciens de tous les niveaux.
Somme toute, une réunion qui s’est terminée sur une note positive ! Après un excellent souper vietnamien avec quelques uns des participants au Forum, je suis rentré à l’hôtel pour un sommeil aussi nécessaire que mérité! Demain matin, je me dirige vers la ville rivale de Calgary.

27.10.08

Le Forum de Vancouver et rencontre à Victoria

27 octobre 2008

Mon voyage en Colombie-Britannique a été des plus agréables! Le temps était exceptionnellement beau, mais je n’ai guère pu en profiter, occupé que j’étais à diverses rencontres.

La journée du 22 octobre a commencé très tôt: grâce aux bons offices d’Andrew Wilhelm-Boyles, directeur de la Vancouver Arts Alliance, j’avais été invité à adresser la parole au petit déjeuner aux membres la Downtown Vancouver Association. Cela m’a donné l’occasion de présenter la CCA à une quinzaine de personnes intéressées par les arts et la culture et d’avoir un dialogue sur le thème général de nos Forums régionaux. Ce qui est ressorti de cet échange : l’importance de travailler au niveau local pour positionner les arts et la culture dans la société canadienne; l’importance de la relation arts, culture et éducation et le besoin de travailler à améliorer notre image auprès de la population en général et des décideurs politiques en particulier.

Les mêmes thèmes ont été abordés lors du Forum à proprement parlé, tenu au théâtre Vancity, où environ 35 personnes s’étaient rassemblées pour parler priorités communes et stratégies à développer. Encore une fois le monde de l’éducation a été identifié comme une composante de base de toute stratégie à long terme qui vise à mieux positionner les arts et la culture dans notre société. Il est ressorti des discussions que toute stratégie devait viser à la fois les décideurs locaux, provinciaux et fédéraux. On a constaté et déploré la fragmentation du secteur culturel et il a été suggéré que l’on devrait peut-être envisager la formation d’un organisme provincial qui, sur le modèle même de la CCA, serait une organisation parapluie qui couvrirait toutes les disciplines et les modes de vie.

Les participants ont indiqué leur satisfaction face au projet de la CCA de devenir une sorte de “think tank” axé sur la recherche sur les grands enjeux qui affectent le secteur des arts et de la culture en général. On a également souligné l’importance de créer et de maintenir un centre d’information et de statistiques facilement accessible aux artistes, organismes, gouvernements et au grand public.

Ma prochaine escale était Victoria où j’ai eu l’occasion de rencontrer une partie des membres de la « Professional Arts Alliance of Greater Victoria » dans le très beau Théâtre Belfry. Cette discussion en plus petit groupe a donné lieu à un échange animé au cours duquel ont émergé quelques idées intéressantes sur les stratégies à développer pour hausser le profil des arts et de la culture auprès de la population canadienne en général et des politiciens fédéraux en particulier. J’ai été particulièrement intéressé d’entendre parler d’une idée qui a déjà été mise de l’avant mais n’a pas encore été réalisée, à savoir que les organisations nationales de service devraient tenter de coordonner dans une même semaine à Ottawa leurs assemblée générales annuelles et en profiter pour en faire une journée de représentation sur la colline parlementaire.

Mes interlocuteurs ont également soulevé des préoccupations face au fait que le gouvernement fédéral soit tenté de concentrer son attention et ses politiques sur quelques grands centres dits d’excellence, au détriment des communautés de taille moyenne et petites qui ont, et doivent continuer d’avoir une vie culturelle et des institutions florissantes.

Mes prochaines rencontres seront à Edmonton (3 novembre), Calgary (4 novembre) et Regina (6 novembre).

19.10.08

Forum régional d'Ottawa


Ottawa, vendredi 17 octobre 2008

La glace est cassée! Vendredi, nous avons tenu à Ottawa le premier de nos Forums régionaux : plus que 13 à venir d’ici la mi-décembre... Je dois dire que s’ils sont tous aussi animés et stimulants que ce premier, ma tournée du pays promet d’en valoir la peine.

Environ ving-cinq personnes s’étaient rassemblées à la Cour des arts en ce bel après-midi d’automne pour débattre des questions que leur proposait la Conférence canadienne des arts : comment peut-on travailler mieux ensemble pour assurer que les arts et la culture occupent une place dans le débat public? Quelles devraient être nos priorités collectives pour les deux prochaines années? Quelles stratégies développer pour s’assurer que ces priorités obtiennent l’attention qu’elles méritent?

On a fait remarquer que s’il y avait des raisons de se réjouir du fait que, pour une fois, les arts et la culture avaient occupé une place importante dans une campagne électorale, cela avait été fait d’une façon qui avait divisé la société canadienne. Mis à part les excès de langage de part et d’autres, il est désolant de constater qu’un grand nombre de nos concitoyens considère que les arts et la culture sont un luxe de société qui préoccupe seulement les élites et que les artistes ne sont que d’éternels braillards jamais satisfaits des cadeaux que leur fait le gouvernement.

Certains ont avancé que nous sommes partiellement responsables de ces perceptions. Il est vrai, comme ce fut le cas durant la campagne électorale, que les artistes et les professionnels de la culture se font entendre surtout lorsqu’ils sont affectés par des réductions budgétaires ou pour protester contre une mesure gouvernementale (par exemple, le projet de loi C-10). Le secteur souffre d’un problème d’image et il nous faut trouver des moyens de refaire cette image en mettant de l’avant non pas ce que nous attendons de la société mais plutôt tout ce que nous lui donnons.

Les participants au forum ont invité la CCA à mettre cet effort de « re-branding » sur la liste de ses priorités et à être au centre d’une réflexion qui formule un message susceptible de faire comprendre aux Canadiens que les arts et la culture apportent une contribution importante à notre société. Ce message doit aller au-delà des contributions économiques qui ont été au coeur des protestations exprimées au cours des récentes semaines. On a fait remarquer en effet que si importants qu’ils soient, les arguments purement économiques risquent d’accréditer l’idée que seuls les arts et la culture qui s’avèrent lucratifs méritent droit de cité. Si on s’en remettait uniquement au critère économique, van Gogh n’aurait jamais pu être considéré un des principaux peintres du 19ème siècle!

Le prochain forum aura lieu ce mercredi 23 octobre à Vancouver.

8.10.08

Bienvenu au blog des forums régionaux de la CCA!


Au cours de la campagne électorale fédérale, grâce à un concours de circonstances que personne n’aurait pu prévoir, les arts et la culture ont retenu l’attention des politiciens et des journalistes d’une façon tout à fait inusitée. La question qu’il faut se poser, c’est qu’en sera-t-il au lendemain de l’élection?

Il y a plusieurs mois déjà, la CCA avait arrêté comme thème de sa conférence nationale de mars 2009 et de la série de forums régionaux qui vont la précéder : comment mieux travailler ensemble pour mieux positionner arts et culture dans le débat public? On n’aurait pas pu tomber plus juste si on l’avait voulu!

Au cours des deux mois qui viennent, je sillonnerai le pays pour consulter non seulement les membres de la CCA mais tous ceux et celles qui se préoccupent de la place importante qu’occupent les arts et la culture dans notre société et qui veulent en rehausser le profil dans la population en général et auprès des décideurs politiques en particulier.

Tout au cours de mon périple, je tiendrai ici une sorte de journal de bord qui rendra compte des faits saillants de chaque visite. Je vous invite à suivre cette série de consultations pour voir ce qui préoccupe les gens d’un bout à l’autre du pays, les priorités que nous devrions adopter collectivement et les stratégies à adopter à court, moyen et long terme pour qu’arts et culture occupent enfin la place qui leur revient dans l’ordre du jour de nos politiciens.

Mais plus encore, je vous invite à inscrire vos suggestions et commentaires au fur et à mesure que le processus de consultation se déroulera. Et bien sûr, je vous incite fortement à vous inscrire pour participer au forum qui aura lieu dans votre ville!
Au plaisir de vous lire et de vous rencontrer!

Alain