4.11.08

Le Forum régional d'Edmonton

Si c’est lundi, je dois être à Edmonton! Plus d’une quarantaine de personnes se sont rassemblées dans le lobby ensoleillé du TransAlta Arts Barns pour discuter de la meilleure façon de profiter du profil inattendu que les arts ont obtenu au cours de la récente campagne électorale fédérale. Peut-on garder le momentum ? Est-il possible de mieux positionner le secteur culturel dans le débat public? Le gouvernement conservateur a-t-il bien reçu le message que les arts ont de l’importance pour les Canadiens « ordinaires » ? Comment s’assurer que cette préoccupation se généralise? Autant de questions qui ont dominé un débat animé.

Un des thèmes qui m’a un peu pris par surprise, c’est l’insistance de plusieurs participants au Forum que la CCA cesse de parler des “arts et de la culture” et fasse uniquement référence aux arts dans sa documentation. J’ai fini par comprendre l’origine de ces commentaires quand on m’a expliqué que le tout nouveau ministère albertain de la Culture et de l’esprit communautaire (trad. libre) , avait récemment publié une politique culturelle s’appuyant sur une définition très large de la culture, plus proche de l’anthropologie que de l’acception normale de l'expression arts et culture. Cette politique, résultat d’une double consultation auprès de la population albertaine, définit en effet la culture « dans le sens large, incluant non seulement les arts mais également le patrimoine, le sport et la récréation et l’environnement naturel. La définition couvre également la créativité et le sens de l’innovation, tant dans le monde des affaires que celui des arts. » (trad. libre) C’est après avoir jeté un coup d’oeil sur la brochure gouvernmentale qui explique en détails la politique culturelle du gouvernement d’Edmonton que j’ai pleinement compris la réaction de mes interlocuteurs!

Une fois cette notion éclaircie (mais le fut-elle vraiment?), la discussion a pu évoluer en territoire plus et moins familier. Comme ailleurs, on a souligné le rôle crucial de l’éducation dans le repositionnement des arts dans notre société, de même que le besoin d’un effort coordonné pour développer un nouvel argumentaire pour décrire la contribution importante que les artistes et les créateurs apportent dans nos vies quotidiennes, qu’on s’en rende compte ou non. L’éducation étant de compétence provinciale, on a demandé si la CCA était en mesure de travailler dans ce dossier, compte tenu de son mandat national et de l’étroitesse de ses ressources. L’idée de créer des liens provinciaux avec la CCA a également été évoquée.

Une des étoiles de la société d’Edmonton, le sénateur Tommy Banks, avait pris le temps de se joindre à nos discussions. Il a été chaudement applaudi lorsqu’il a fait un plaidoyer passionné sur l’importance de revenir à la charge sans répit auprès des décideurs publics pour leur inculquer la conviction que de plusieurs façons différentes, les arts occupent une place importante dans nos vies. Encore une fois, la CCA a été identifiée comme un joueur important dans cette entreprise à long terme: on s’attend à ce qu’elle fournisse les instruments et, si possible, la formation nécessaire pour rendre le plus de gens possible compétents à faire de telles représentations dans leurs communautés respectives et auprès des politiciens de tous les niveaux.
Somme toute, une réunion qui s’est terminée sur une note positive ! Après un excellent souper vietnamien avec quelques uns des participants au Forum, je suis rentré à l’hôtel pour un sommeil aussi nécessaire que mérité! Demain matin, je me dirige vers la ville rivale de Calgary.

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