13.11.08

Le Forum de Calgary

4 novembre 2008

Le groupe rassemblé dans la salle sans fenêtres du Glenbow Museum est sans doute moins nombreux que celui d’hier dans le foyer ensoleillé du TransAlta Arts Barns à Edmonton, mais l’énergie est la même et la conversation tout aussi animée et remplie d’idées intéressantes.

Ici encore on constate que la récente campagne électorale a illustré clairement que le secteur des arts souffre d’un problème d’image qui a permis d’utiliser de façon divisive au sein de la population les réductions budgétaires annoncées quelques semaines avant le déclenchement de l’élection. On suggère par ailleurs que si nous avons un problème de communications avec la population en général, le manque de communication et de solidarité entre nous est sans doute la première chose qu’il faut tenter de corriger.

Plusieurs soulignent le besoin de plus de coordination et de recul par rapport à nos préoccupations quotidiennes afin d’établir clairement les convergences d’intérêt. Les attentes à l’égard du rôle que la CCA peut jouer dans cette démarches sont considérables. On releve entre autres le besoin d’un argumentaire solide, basé sur la recherche et les faits, de même que celui d’une formation adéquate sur les techniques de représentation. La CCA a été complimentée pour le travail et l’information qu’elle a fourni durant la campagne électorale, mais on s’attend à plus d’elle sur une base continue.

Je ne peux qu’être d’accord avec le fait que de par sa nature et sa mission, la CCA est bien placée pour jouer un rôle important à ce chapitre, mais il me faut souligner le manque de moyens de l’organisation face à un mandat très large.

Cette constatation amène un des participants à déclarer qu’il est important que la CCA puisse accroître son indépendance financière face au gouvernement fédéral et il offre de l’aider à explorer cette possibilité auprès de potentiels philanthropes albertains. Il va sans dire que j’accueille cette offre avec grand intérêt et m’engage à y donner suite!

Un autre sujet qui m’a frappé, c’est le clivage des générations à l’intérieur du secteur des arts et l’impact que les technologies ont sur la définition même de ce c’est d’être un artiste. Où tirer la ligne entre amateurs et professionnels? Ce phénomène croissant doit-il être perçu comme une menace ou au contraire, comme un occasion d’établir l’idée que les arts peuvent faire partie de l’expérience du grand nombre et non seulement d’une élite? Doit-on s’en remettre au temps et à la loi du marché pour établir ce qui est de qualité durable? La dichotomie entre les arts dits supérieurs et populaires rend-elle plus difficile encore la tâche de mieux positionner les arts dans le discours public parce qu’elle engendre encore plus de divisions internes dans le milieu? Dans un ordre d’idée connexe, comment peut-on harnacher les nouvelles technologies pour faire avancer la cause? Autant de sérieux sujets de réflexion!

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